Entrez sur le terrain des EPMS
L’École navale offre un cadre sportif parfait pour élèves et permanents qui y travaillent. Ils ont accès à un gymnase, où ils peuvent choisir entre salle de musculation, salle cardio ou piscine. Ceux qui gèrent ces structures font partie de la spécialité EPMS, éducation physique militaire et sportive. C’est eux qui se charge de motiver et préparer physiquement les marins de l’école. On vous explique plus en détail cette spécialité avec le patron Nicolas, instructeur EPMS de l’École navale.
Sport militaire : passer du rugby au parcours du combattant
Pour poursuivre cette voie, il n’y a « pas d’études spécialisées ». « Le bac peut suffire, bien sûr avec une spécialité scientifique ce sera plus facile mais cela n’empêchera pas de réussir ». Le patron Nicolas a ensuite intégré l’école de Maistrance pour enchaîner en interne sur le centre national des sports de la Défense à Fontainebleau. Pendant sept mois, un apport théorique est donné pendant la formation. Dans l’idéal, c’est toujours mieux de posséder un petit bagage. Rentré dans la Marine avec une maîtrise de STAPS, Nicolas possédait déjà les connaissances qui y étaient enseignées. « Ce que j’ai vraiment appris à Fontainebleau, c’est le côté sport militaire que je ne connaissais pas ». C’est l’approche et la pédagogie qui diffèrent le plus. L’armée possède ses propres subtilités au niveau sportif avec le parcours du combattant, escalade… C’est du sport où l’on teste la résistance physique et mentale pour des militaires qui seront amenés à être en opérations sur des terrains en conflits. Il faut alors les préparer et les accompagner, ce qui diffère totalement de ce qu’on peut apprendre en STAPS qui souvent amène les étudiants à travailler dans l’éducation nationale.
« Être professeur de sport dans la Marine nationale, c’est être capable de pouvoir passer du rugby, ou de la natation, ou du volley, au parcours du combattant ». Il faut être capable d’enchaîner toutes les disciplines. « On s’enrichit au fur et à mesure de nos différentes mutations ».
L’équipe EPMS de l’École navale
Au sein de l’École navale, il y a une approche particulière dont la PPG, préparation physique généralisée avec le CCPM, le contrôle de la condition physique du militaire. Une fois réalisé ces deux étapes, les instructeurs vont pouvoir s’ouvrir à d’autre cycles, à d’autres activités. La particularité de l’École navale est aussi que les élèves officiers sont dans des options sportives. C’est là qu’il faut alors développer ses compétences car chaque moniteur va s’emparer d’une de ces options et l’approfondir pour donner et faire de son mieux auprès des élèves. « Chacun sera dédié à ce sport ». Parfois, ce choix se fait par affinité. C’est le cas pour le MT Nicolas passionné de Rugby qui donne de son temps et de ses connaissances aux XV de la Baille, l’équipe de l’école.
Instructeur EPMS mais pas que…
Dans la Marine, bien qu’on ait déjà une spécialité, on peut aussi se qualifier dans d’autres compétences. Nicolas a ainsi choisi de se spécialiser dans la plongée. Il a donc passé son brevet de plongeur, puis s’est spécialisé dans tout ce qui est soutien génie sous-marin et flottille amphibie, afin d’être capable de pouvoir beacher un CTM sur un champ de débarquement avec des troupes.« Mais ça reste vraiment un emploi secondaire. La priorité, c’est l’EPMS ». Dans la vie de n’importe quel militaire, le sport est très important pour maintenir sa condition physique mais c’est également une façon de se défouler, de remonter le moral des troupes et ça les moniteurs d’EPMS l’ont bien compris.
Lorsqu’on est embarqué, les instructeurs font tout pour permettre à l’équipage de réaliser des séances quotidiennes de sport. C’est le cas également en escale, « j’ai pour mémoire ce match de foot organisé en Inde, en pleine mousson, avec tout l’équipage du bord. Il y avait le commandant et le second qui jouaient aussi. Tout le monde était là. On était en tenue de foot, dans un terrain qui était inondé avec une ambiance de folie. Les indiens présents étaient tout en blanc sur des petites chaises, avec des petits fours, la petite serviette. Et nous, on était trempé, plein de boue, de la tête aux pieds. C’était assez exceptionnel », se souvient en souriant le patron. Grâce à l’organisation de tel événement, l’EPMS permet à l’équipage de souffler, de sortir du côté opérationnel… Dans ce genre d’événement, ils étaient dans des pays étrangers, ils ne parlaient pas la même langue, mais il n’y avait pour autant aucune barrière. « On parle tous le même langage, celui du sport ».